Elections : Des ingérences à travers les fake news à craindre

Elections : Des ingérences à travers les fake news à craindre

In Politikà édition Hors-Série Septembre – Octobre 2023 page n°33

La Covid-19 et les élections présidentielle de 2018 ont été les cas les plus “concluants” de cas de désinformation que l’on a vécu dans la Grande Île.

Un galop d’essai 

Rien ne dit que de telles pratiques ne pourraient pas se répéter cette fois surtout que certains observateurs ont qualifiée 2018 d’un galop d’essai et qu’entre temps les enjeux et les technologies n’ont cessé d’évoluer, pour ne pas parler que du phénomène d’intelligence artificielle et de l’emprise de plus en plus flagrante des réseaux sociaux comme X (ex-Twitter, NDRL) et Facebook dans les communications politiques. 

Raison pour lesquelles Ilontsera, fort de son expérience avec le projet Rooted in Trust 2.0, mène actuellement le projet Hay ny Safidy avec l’ONG Eisa (Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique) pour effectuer une campagne d’Éducation aux médias et à l’information (EMI) dans le cadre des élections. L’objectif est de sensibiliser les lecteurs, en particulier les jeunes en âge de voter, sur les dangers de la propagation des fake news, des propos haineux, des diffamations et des appels à la violence sur le processus électoral, mais surtout de leur donner les connaissances médiatiques, informationnelles et communicationnelles suffisantes pour une lecture plus critique des informations et la capacité de faire un choix plus éclairé devant les urnes. 

ONG ILONTSERA 

Les interventions étrangères pour essayer d’influencer les scrutins par le biais de la désinformation déguisée ou pas ont été mises à jour sans parler des fake news de facture locale que les candidats les plus nantis ont poussés jusqu’à l’échelle industrielle pour tenter de faire la différence. 

 

Arsenal juridique

Mais quel que soit l’arsenal juridique utilisé et les répressions conduites pour stopper la désinformation, aucun résultat n’est à espérer sans une EMI tournée vers les citoyens : le droit à une information de qualité c’est-à-dire vérifiée, crédible et utile est aussi un moyen de lutter contre la désinformation et de surcroît un droit institutionnel et fondamental. 

La lutte relève surtout de la responsabilité de chaque acteur médiatique, des journalistes aux citoyens, en passant par les influenceurs et les chroniqueurs politiques, les gouvernants, les politiciens, les patrons de presse et les activistes de la société civile. Une approche plus holistique de la problématique s’impose dès lors, et c’est également l’une des conditions pour le pays d’avoir des élections justes, équitables et transparentes. 

Mamelasoa RAMIARINARIVO et Ialy RAMANANJATO

In Politikà édition Hors-Série Septembre – Octobre 2023 page n°33